Un nom célèbre

C’est dans un texte du XIème siècle qu’est mentionné pour la première fois le nom d’Orsay, « un petit village » près duquel se déroula une des nombreuses batailles de l’époque féodale.

L’orthographe de ce nom varia au cours des âges, comme en témoigne celle, apparemment illogique, de ses habitants les Orcéens.

Signifiait -il à l’origine le pays des orties ou le domaine du chevalier d’Ors ?

Peu importe au demeurant, et il est plus intéressant et plus flatteur de constater qu’il a acquis une célébrité internationale depuis que la diplomatie française a son siège sur le quai parisien construit à partir de 1705 sous la direction d’un des seigneurs d” Orsay, Charles Boucher, prévôt des marchands de Paris.

Et il n’est pas impossible que vous rencontriez dans les rues de notre ville quelque touriste fourvoyé à la recherche du prestigieux musée parisien qui porte aussi son nom.

Un site privilégié

Plus harmonieux que les abrupts escarpements, plus varié que les mornes plaines, le site d`Orsay est bien caractéristique des paysages modérés d’lle-de-France, de ceux du moins que leur distance et leur originalité ont fait échapper à l’expansion envahissante de la capitale.

Entre des plateaux où les terres agricoles ont peu à peu cédé la place à l` urbanisation et à l’activité économique (Mondétour) aux équipements universitaires et technologiques (Moulon), entre des versants dont les denses frondaisons dissimulent ou laissent deviner les formes et les couleurs diverses des pavillons qui s’y sont nichés, s’allonge une vallée où s’égrènent, de part et d’autre d’une rivière au nom charmant de jeune fille (l’Yvette), bâtiments universitaires, terrains de sport, pièces d’eau, promenades publiques, tandis que la cité se densifie en son cœur central, administratif, culturel, scolaire et commercial.

Il n’est pas étonnant que la fertilité des sols, la douceur des reliefs et l’abondance des eaux aient incité les hommes, dès les temps préhistoriques, à peupler ces lieux, d’abord sans doute la vallée et les versants, abrités des vents et irrigués de nombreuses sources, puis, avec les progrès de l’agriculture, les plateaux propices aux abondantes récoltes céréalières et fourragères.

Echappant ensuite aux lourdes et polluantes installations de l’ère industrielle, Orsay est passé, sans cette fâcheuse transition, de l’économie rurale à l`ère scientifique et technologique. Et la concentration croissante de matière grise et d’intelligence artificielle n’empêche pas le site de conserver d’anciens charmes, tout en bénéficiant de nouveaux agréments.

Heurs et malheurs de l’histoire

999 : bataille d’Orsay, entre deux seigneurs féodaux, Eudes de Blois et Bouchard de Corbeil : « Les combattants font mouvement ensemble vers la plaine d’un petit village dont le nom est Orsay. L’armée d’Eudes est renversée à grand massacre. Bouchard se rue sur les ennemis et, force milliers (?) d’hommes succombant, la victoire lui est accordée par le Ciel. Eudes, voyant son armée gisante désarmée sur la surface de la plaine, chercha furtivement refuge dans une fuite éperdue. Bouchard regagna ses domaines la joie au cœur, louant le seigneur en compagnie des siens. »

1423 : Guerre de Cent ans. Siège du château d`Orsay par les Anglais : « Moult se défendirent les larrons qui étaient dedans, mais leur défense rien ne leur valut, car avant huit jours ils furent si honteusement pris qu’ils furent emmenés à Paris, chacun un licol dans le cou bien étroitement fermé, accouplés l’un à l’autre, comme chiens. »

1594 : fin des guerres de religions. Henri IV accorde à Orsay sa « Sauvegarde », sur la promesse du seigneur Charles Boucher de « faire neutralité pour le château, les maisons, villages et hameaux de la paroisse pendant le temps des troubles existant alors dans le royaume, à la charge qu’en ladite paroisse il ne sera fait aucun acte d’hostilité ». Mais il était bien tard, car depuis trente ans les Orcéens subissaient les ravages de la guerre civile, qui n’avaient pas épargné leur église.

1652 : une autre guerre civile : La Fronde. Turenne contre Condé : « Le lundi 6ème jour de mai 1652, l’armée du Roi, conduite par le maréchal de Turenne, composée de 20 000 hommes, sans compter les chevaux et toute leur suite, est arrivée en ce lieu et y a fait de grands dégâts. L’église d’Orsay fut brûlée. »

1707 : année glorieuse pour Orsay, qui donne son nom au quai parisien construit sous la direction de son seigneur Charles Boucher, prévôt des marchands, sur l’ordre de Louis XIV : « Le quai de la Grenouillère, qui fait un très désagréable objet à l’aspect du Louvre et des Tuileries, sera continué en ligne droite de dix toises de largeur depuis le Pont Royal et l’encoignure de la rue du Bac jusqu’à la rencontre du rempart. »

1741 : début des années fastueuses, inaugurées par le nouveau seigneur d’Orsay, Pierre Grímod du Fort, fermier général, puis intendant des Postes. « C’était un homme d’une dépense extraordinaire et menant un train de maréchal de France partout où il allait. Il était si magnifique et si généreux qu’une partie de ses confrères, c’est-à-dire des avares et des mesquins, disaient hautement qu’il les perdrait en faisant ouvrir les yeux sur les gains qu’on pourrait les soupçonner de tirer des fermes du Roi : ce qu’il faut bien en effet qu’ils fassent pour soutenir de telles dépenses. »

1748 : Pierre Grimod lègue à son fils posthume un château fastueux et aux Orcéens un village harmonieusement urbanisé, tel qu’il apparaît dans le plan de 1750 exposé à la Grande Bouvêche.

1775-78 : voyage en Italie du nouveau (et dernier) seigneur d’Orsay, qui marque l’apogée de cette brève mais somptueuse dynastie ; « Le Comte d’0rsay me donna Ia commission de lui affréter un vaisseau pour transporter au Havre une quantité prodigieuse d’antiquités en sculpture et en peinture achetées à Rome. Je nolisai un navire hollandais pour ce transport, et monsieur le Comte me fit passer de Rome ici à plusieurs reprises 222 caisses contenant lesdites antiquités, parmi lesquelles il y avait une caisse d’un volume si énorme, portant la statue gigantesque de Lucius Verus empereur romain, qu’il fallut la défaire et lui détacher un bras après avoir fait tous les efforts possibles pour l’introduire dans la grande écoutille du vaisseau. »

Le 1er janvier 1809 : grandeur et décadence ! Le dernier seigneur d’Orsay meurt à l’hôpital général des pauvres de Vienne (Autriche), sans avoir de quoi payer ses obsèques, cependant qu’en France « depuis 1793, le sac, le vol et le pillage ont été exécutés sur ses propriétés dans la commune d’Orsay, d’une manière si publique et indécente que dans la Révolution on n’en a vu que peu d’exemples semblable » … ce qui nous oblige à revenir 20 ans en arrière…

1789 : « Les habitants d’Orsay ont appris avec autant de reconnaissance que de satisfaction que le résultat du Conseil du 27 décembre dernier contenait d’assurance positive que les Etats généraux pourvoiraient à la conservation individuelle de la liberté, au maintien des propriétés, au soulagement des citoyens les plus nécessiteux, et qu’ils procureraient à l’intégralité des citoyens un adoucissement dans la perception des impôts que les circonstances obligeraient de lever. »

2 octobre 1791 : proclamation solennelle de la Constitution : « Nous nous sommes transportés processionnellement, en chantant des psaumes pour le Roi, dans la place publique nommée le Calvaire, et la garde nationale et la gendarmerie étaient sous les armes. Le procureur a fait lecture de la loi constitutionnelle du peuple français. Les citoyens ont fait éclater leur joie par des cris répétés – « Vive la Nation, la Loi, le Roi » – et par une salve de mousqueterie de plusieurs charges. Le curé a entamé le Te Deum que l’on a chanté en retournant à l’église. L’oraison d’action de grâces finie, les citoyens ont répété avec nous les cris de « Vive la Nation, le Roi et la Loi ». La garde nationale et la gendarmerie ont fait une seconde salve de mousqueterie. »

Enrôlements pour la guerre, souscriptions pour les dépenses d’armement, réquisition des couvertures de laine et des métaux, vente des biens d’église, collection du salpêtre pour la fabrication de la poudre… ne découragent pas les Ôrcéens dans leur civisme : « La justice, l’amour et la patrie nous font un devoir de partager en frères avec les habitants des communes voisines le pain que nous possédons. »

En contre partie de ces sacrifices, Orsay obtient de tenir un marché hebdomadaire et deux foires annuelles, qui contribuent à une relative prospérité, relative et toujours précaire, comme le prouve la lettre de l’instituteur Duval aux administrateurs du district de Versailles, en date du 25 vivôse an IH (14 janvier 1795).

« Les maladies qu’on essuyées les habitants de la commune d’Orsay depuis plus de six mois, joint aux calamités causées par les circonstances actuelles, en ont réduit la plus grande partie dans une misère extrême, de sorte qu’il ne leur est pas possible de se procurer du bois pour se chauffer, ce qui fait qu’ils aiment mieux envoyer leurs enfants dans les étables que de les envoyer trembler aux écoles, parce qu’ils n’ont pas de bois à leur donner pour leurs chauffe-doigts. » et l’instituteur demande la permission de ramasser le bois mort du parc, dont d’ailleurs « les cendres pourront servir à la fabrication du salpêtre. »

1830 : la paix est revenue depuis 15 ans, mais l’essor d’Orsay exige encore bien des efforts entre autres pour défricher les bois et faciliter les communications : « La route de Chartres à l’approche d’Orsay forme un creux entre les bois et le mur du Parc, d’où il résulte que cette partie de route est très humide, conserve longtemps les glaces en hiver, représente même du danger aux voyageurs qui pourraient difficilement se soustraire aux attaques des malfaiteurs. D’un autre côté, le défrichement procurerait aux bestiaux un supplément de pâturages qui serait très utile. »

Les communications, c’est aussi le chemin de fer, inauguré le 29 juillet 1854, qui permet de mieux acheminer vers Paris les deux principales productions d’Orsay ; le grès pour paver les rues de la capitale, les fraises pour approvisionner les tables.

1870-71 : l’occupation prussienne : « L’intérieur de la gare du chemin de fer a été saccagé, les habitants ont été rançonnés. Le maire, menacé d’être emprisonné et fusillé, se trouvant dans l`impossibilité de satisfaire au quart des exigences de Fennemi, a été obligé de s’enfuir. »

Mais c’est ensuite la « Belle Epoque », et l’essor touristique d ‘Orsay : « Il est de l’intérêt général d’attirer à Orsay le plus grand nombre d’étrangers qu’il soit possible. Par sa situation à proximité de Paris et par la beauté de son site, la façon dont il est desservi, Orsay peut rivaliser, si ses édiles lui prêtent la main, comme but d’excursions et de promenades, avec les localités les plus fréquentées des environs de Paris. »

Et les Orcéens peuvent donc faire la fête : « La commune a deux fêtes : la première en mai pour le couronnement d’une rosière dotée par la générosité de M. Archangé, ancien architecte du roi : la deuxième le dimanche qui suit le 9 août (fête du patron de la paroisse). Toutes deux se tiennent sur la place spacieuse de la Mairie et sont le rendez-vous animé des marchands de jouets, de manèges de chevaux de bois, etc. Des jeux et des courses suivis de prix sont à cette occasion offerts aux jeunes filles et aux jeunes garçons. »

Mais voici deux autres guerres, et la dernière aggravée d’une nouvelle occupation, dont voici une péripétie :

Août 1944 : « Lors de la débâcle allemande, les chars ennemis traversèrent Orsay. L’un d’eux, déjà sérieusement endommagé, s’arrêta net sur la petite esplanade en face de l’église. Trois jeunes soldats SS, de 18 ans à peine, en descendirent. Ils avisèrent le maire qu’ils avaient l’intention de faire sauter leur char plein de munitions. Devant cette perspective désastreuse car tout le centre d’Orsay eût sauté également -, le maire vint me trouver, sachant que je connaissais la langue allemande, afin de persuader ces garçons de renoncer à leur funeste projet. A force de discussions serrées, j’obtins d’eux qu’ils vidassent leur char de toutes ses munitions. Une charrette porta celles-ci sur le plateau de Moulon. Mais ils persévérèrent dans leur intention de faire sauter le char, ce qui fut fait le soir même. A peine l’explosion terminée, deux soldats accourent au 11, rue de Chartres, et demandent d’urgence le docteur Lauriat. Sans hésitation, mon mari vole au secours du malheureux troisième soldat, qui, ne s’étant pas sauvé assez vite, avait eu l’artère fémorale sectionnée par un morceau d’éclat du char. Il mourut sur la table d’opération notre devoir de charité nous imposant de réconforter les deux malheureux soldats, complètement anéantis. Affalés dans des fauteuils, l’un d’eux dégainait son revolver et le braquait sur lui-même. Nous réussîmes à le lui arracher des mains. Puis ils demandèrent asile dans notre maison jusqu’à l’arrivée des Américains. Il était impossible au docteur Lauriat d’accéder à cette demande, mais en tant que médecin il les fit hospitaliser comme malades men taux. Et un beau jour, les Américains ne venant toujours pas, d’autres tankistes allemands passant par Orsay remorquèrent les débris du tank de Pesplanade et emmenèrent les deux soldats. »

Comment mieux terminer cette longue histoire, où les malheurs venaient sans cesse détruire les progrès vers le bonheur, que par cet épisode où à l’exaspération et au désespoir des uns sont venus répondre le sang-froid et la compassion des autres, et qui fait éclater non seulement l’horreur, mais aussi l’absurdité de la guerre ?

Avec la paix, enfin, c’est la grande expansion :
– le centre universitaire (à partir de 1956),
– le centre de recherche médicale nucléaire Frédéric-Joliot (1970),
– le centre hospitalier (modernisé dans les années 70),
– les nouvelles constructions scolaires,
– les équipements sportifs,
– la pépinière d’entreprises, et une explosion démographique que vint alléger en 1977 la création de la ville nouvelle des Ulis.

Aussi, le nom d’Orsay n’a plus besoin de son quai ou de son musée pour être désormais célèbre. La ville qui le porte suffit à sa renommée.

D’où vient notre blason ?

Les armoiries de notre ville, officialisées par la préfecture de Seine-et-Oise en 1943, reproduisent le blason des derniers seigneurs d’Orsay, les Grimod-Dufort.

En termes d’héraldique, le blason se lisait ainsi : « d’azur, à une fasce argent, accompagnée en chef d’un croissant d’argent, accoté de deux étoiles d’or et en pointe d’une carpe d’argent, nageant sur une rivière de même. »

Comprenons : l’écu était de couleur bleu de France, et barré d’une bande horizontale argentée, que les Grimod transformèrent rapidement en bande dorée.

Figuré en noir et blanc, le blason aura donc suivant la tradition un fond formé de rayures horizontales (= l’azur) et d’une bande formée d’un semis de points (= l’or). Sur un blason apparaissent aussi divers emblèmes ou « meubles ».

A l’origine, celui d’Antoine Grimod, bourgeois de Lyon au début du XVIIème siècle, n’avait pour meubles que trois étoiles d’or. Entre les deux étoiles du « chef » est venu s’intercaler un croissant, symbolisant peut-être les fonctions de magistrat principal occupées par Grimod, ou son alliance avec une vieille famille de la noblesse de robe toulousaine. Quant à la « carpe sur une rivière », encore désignée comme « poisson dans une mer », elle rappelle peut-être que le même Grimod avait la charge de directeur des gabelles du Lyonnais et percevait à ce titre les impôts du sel.

Edifices et monuments classés

La Grande Bouvêche

La porte de la Bouvêche qui est toujours rue de Paris était, autrefois, celle qui permettait d’accéder à la ferme de la Bouvêche (ferme du château d’Orsay).

Au-delà de cette porte, les bâtiments la composant constituaient deux ensembles : à gauche la Petite Bouvêche, aujourd’hui disparue, au fond la Grande Bouvêche dont il ne subsiste que l’un des deux bâtiments autrefois placés en équerre : les communs accolés au logement du fermier.

On ne sait pas exactement de quand date cette ferme ; les textes les plus anciens la mentionnant remontent au XVème siècle. Toutefois, il est reconnu que ce n’est qu’en 1816 qu’elle fut séparée du château d’Orsay.

Réquisitionnée par les troupes d’occupation durant la seconde guerre elle reste propriété privée jusqu’en 1985, date à laquelle la municipalité l’acquiert et la transforme en centre culturel.

Le Temple de la Gloire

Les seigneurs d’Orsay ayant émigré durant la Révolution, leurs biens furent vendus en 1798. L’acquéreur du château, un certain Bertrand, boucher à Paris, morcela le domaine et revendit les parts séparément.

L’une d’elle fut achetée par la veuve du Trésorier général de la Martinique, belle-mère du général Moreau, victorieux des Autrichiens notamment à la bataille de Hohenlinden. Avec les pierres provenant de la destruction partielle du château sous la Révolution, elle fit édifier un bâtiment a colonnes grecques en l’honneur de son gendre. Mais celui-ci n’eut que peu le loisir de profiter du Temple de la Gloire. Sa richesse et sa réussite déplaisaient à Napoléon, mais elles intéressaient grandement ceux qui voulaient en finir avec l’Empire.

Recherché par les Républicains qui voulaient rétablir la République, mais aussi par les Royalistes désireux de revoir les Bourbons à la tête de la France, il est finalement arrêté par la Police de Napoléon pour haute trahison. Il est exilé en 1804.

Arrighi de Casanova, gentilhomme Corse, fait Duc de Padoue, rachète le Temple de la Gloire pour le revendre ensuite en 1830, amputé d’une grande partie de ses terres, cédées aux futurs fondateurs de l’école Ste-Suzanne.

C’est actuellement Lady Mosleux qui en est propriétaire. Elle a meublé et restauré la maison dans son style Empire d’origine et permet la visite de son domaine trois fois par an.

Le château de Corbeville

Ce château qui possède une magnifique châtaigneraie et domine le coteau du Guichet, fut édifié sous le règne de Louis XIII. Lorsque le domaine est cité pour la première fois dans les textes, au XVIIème siècle, il est la propriété de Messire Isaac Arnault, conseiller privé du roi Henri IV, et de son épouse Marie Perrin.

Apparemment bâti vers 1520 par une aïeule de Marie, le château n’est à ses débuts qu’un pavillon de briques. C’est au tout début du XVIIème siècle qu’Arnauld lui donne son aspect actuel en doublant la taille du bâtiment et en faisant bâtir quatre tourelles d’angle. Il est à cette même époque un haut lieu du Jansénisme et abrite Pascal et ses pensées. Mais c’est à partir de son acquisition en 1770 par le baron de Schomberg, descendant d’une grande famille de Saxe, que le château connaît vraiment la prospérité. Si la baronne sacrifie aux modes en matière de décoration, elle est avant tout une excellente gestionnaire dont le souci principal est l’état financier du domaine. Placé sous séquestre pendant la Révolution, il échappe à la destruction et est vendu aux enchères ; malgré ses quatre tours, les autorités l’ont déclaré résidentiel plutôt que défensif.

Le XIXème est pour le château une période de fastes. Propriété des Destors-Vavin, il vit passer beaucoup de célébrités de l’époque. En 1955 SF (devenue Thomson) achète le domaine pour y installer son centre de recherches. Mais les contraintes techniques qu’impliquent de telles recherches ont force a la rénovation des installations. Aussi le château n’est plus visible de l’extérieur de la propriété.

Le château de Launay

Le domaine de Launay, sur lequel s’est installée l’Université d’Orsay ; s’est organisé autour du moulin à eau que les textes signalent dès le XIIIème siècle. Au XIVème siècle, on mentionne cette fois un pont, ancêtre de celui qui enjambe actuellement l’Yvette et que l’on doit traverser pour entrer dans l’Université. Il permettait aux villageois de profiter du moulin.

Mais ce n’est qu’au XVIème siècle qu’apparait la description du premier véritable domaine de Launay : un fiel avec moulin, château, terre et seigneur. En effet en 1583, ce seigneur, secrétaire d’Henri III obtient du roi l’autorisation d’entourer sa demeure de pont-levis et de fossés. Au fur et à mesure des siècles, le parc se développe, s’étend, gagne en charme et en pittoresque.

En 1900, une nouvelle famille prend possession du domaine. Mais elle s’installe dans un château qui n’a plus rien à voir (ni en architecture. ni en position géographique) avec celui du secrétaire d’Henri III. Quand ce changement a-t-il eu lieu ? Par qui fut-il opéré ? Nul ne le sait. Mais si ce que l’on appelle aujourd’hui le château de Launay est bien différent de celui d’origine, le parc a conservé sa grotte aux fées, ses blocs de grès gravés, ses sculptures, tout son pittoresque d’autrefois.

A la sortie d’Orsay vers Bures, se trouve le château du Grand-Mesnil ou la Duchesse d’Etampes vint finir ses Jours après la mort François 1er.

L’église d’Orsay St-Martin/St-Laurent

Les piliers de la nef de l’église, la tour carrée du clocher actuel avec son toit à deux pentes et le bâtiment principal été construits au Xllème siècle.

La façade est plus récente, elle fut construite en 1778 en pierre de grès. Elle porte l’inscription « Dans cette paroisse érigée au Xlème siècle, confiée aux moines de Longpont vers 1089, fut établi en 1151, un prieuré de Benedictins qui prêchaient la dévotion à Notre-Dame de Bonne Garde à Longpont. Elle est reconnue par le Pape Eugène III en 1152 par une bulle solennelle. »

Jugée trop petite, cette première église est démolie et remplacée par un édifice plus vaste de style Roman. Mais en 1652, durant la Fronde, les troupes de Turenne qui assiégèrent le château, incendièrent les écuries et le feu se propagea à l’église : la charpente et la voûte s’effondrèrent, les cloches fondirent. C’est lors de sa reconstruction que la voûte actuelle fut érigée, à un niveau supérieur à celui de l’ancienne, ce qui permet l’installation de la tribune des fameuses orgues St-Martin.

Ainsi est né le bâtiment actuel, mélange de Styles et d’époques qui retrace à lui seul l’histoire du village que fut Orsay.

Le château d’Orsay

La Maison Meignen

La première allusion au château d’Orsay date de 1150 et le décrit comme un lourd château fort. Assiégé par les Bourguignons puis par les Anglais, il est rebâti sous le règne de Charles VII et devient un énorme carré de grès, flanqué de quatre tourelles d’angle.

C’est en 1741 que Grimod du Fort, fermier général et intendant des postes le rachète et devient seigneur d” Orsay. Il I’agrémente peu à peu d’un vaste pare paysager, fait creuser des canaux, des pièces d’eau, bâtit des jardins « Versaillais ». La Révolution arrive et les Grimod perdent leur propriété, vendue comme bien national. Avec le nouvel acquéreur, Bertrand débute le morcellement du domaine et la destruction progressive du château. Les pierres furent d’ailleurs réparties dans la ville entière car elles servirent à la construction de nombreuses demeures (le Temple de Gloire, par exemple).

Peu après que le château fut rasé, en 1856 et à son emplacement exact, fut édifiée une maison bourgeoise, connue sous le nom de Maison Meignen (du nom du Maire d’Orsay qui y avait habité). Elle ne fut rachetée par la commune qu’en 1955. Tout d’abord perception, elle abrite aujourd’hui la permanence de nombreuses associations Orcéennes, située au cœur de ce périmètre de l’ancien parc des Grimod d’Orsay.

L’Université Paris Sud

C`est en 1942 qu’Irène Joliot Curie perçoit la nécessité d’une extension de l`institut du radium. Le parc de Launay à Orsay est alors acquis en octobre 1954, parallèlement au projet du quai St-Bemard pour l’installation de la faculté des Sciences de Paris. Dès 1960, le campus s’installe sur le plateau.

Les enseignements dispensés à Orsay bénéficient de l’environnement d’une recherche fondamentale et appliquée importante qui s’effectue au sein de plus de 120 laboratoires regroupant plus de 2000 chercheurs et autant d’ingénieurs, de techniciens et administratifs.

L’Université de Paris Sud XI (UPS) comprend trois instituts de technologie (IUT) et quatre centres d’enseignement et de recherche. Le centre scientifique d’Orsay a pour l’essentiel les disciplines suivantes : physique, informatique, mathématiques, biologie et géologie. Ce qui représente un potentiel humain de 14 800 personnes (IUT compris).

Le campus de 160 hectares ne voit donc pas circuler que ses 12 000 étudiants comme tout autre campus. De très nombreux chercheurs, rattachés à des organismes extérieurs à l’université (CNRS, INSERN, INRA…) et de toutes nationalités, collaborent à son fonctionnement aussi bien en tant que chercheurs, qu’en tant qu’enseignants ou participants à des échanges intemationaux.

Tout autour du campus se trouvent des établissements tels que la Thomson, le CEA à Saclay, SupElec à Gif, Polytechnique à Palaiseau…